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La Chapelle aux XXe et XXIe siècles

           Comme nous l’avons vu précédemment dans le résumé de la visite épiscopale de 1746, rédigé par l’évêque lui-même, la chapelle était en très mauvais état depuis très longtemps. La situation a encore empiré durant le XIXe siècle, la voûte menaçait de s’effondrer et il fut arrêté d’y célébrer la messe en 1897. Toutefois, une ultime messe fut célébrée le 5 août 1919 par l’abbé Chassy de Varennes-sous-Dun, juste avant que la démolition et la reconstruction ne soit annoncées. Pour cette raison, il fut décidé par la famille De Noblet, plus spécifiquement le Marquis Louis-Marie-Abel De Noblet de réaliser de gros travaux afin de rendre à l’édifice son lustre d’antan, et en remerciement des grâces accordées par le Seigneur à sa famille durant la Première Guerre Mondiale. Les travaux, réalisés par l’entrepreneur Verchère commencèrent en 1926 et se terminèrent en 1927, la bénédiction de la chapelle eu lieu le 11 août 1928.  La démolition de l’ancienne chapelle commença durant l’été 1926. Il fut décidé qu’elle serait reconstruite dans la foulée, en réutilisant le maximum de matériaux provenant de l’ancien édifice. Toutefois, elle fut orientée différemment, et de taille légèrement inférieure, parce qu’elle empiétait sur la chaussée, devenant alors de plus en plus fréquentée. Les fenêtres, nervures, ainsi que le clocher sont identiques, cependant la voûte est plus élevée qu’avant et la nef plus petite.

         

          La renaissance de la Chapelle Notre-Dame de Pitié de la Croix-Bouthier fut un grand événement dans la paroisse, et même au-delà. En effet, du 9 au 12 août 1928, un Congrès Catholique c’est tenu à La Clayette, avec en point d’orgue, la bénédiction de la chapelle le 11 août. La bénédiction fut célébrée par Monseigneur Hyacinthe Chassagnon, évêque d’Autun, Chalon et Mâcon. Outre la bénédiction de la chapelle, le moment fort de la journée fut le retour dans la chapelle de la Piéta, cette statue de la Sainte-Vierge tenant son fils. Il s’agit certainement de la statue de la Vierge mentionnée par l’évêque de Mâcon dans le résumé de sa visite de 1746. La Piéta de la chapelle de la Croix-Bouthier était connue et célébrée hors des limites de sa paroisse d’origine. Durant les travaux, elle fut exposée dans la chapelle Sainte-Avoye à La Clayette, où, selon les écrits du curé Gelet, elle fut entourée des plus dignes hommages par les soins de Mme Gardette. 

 

             Selon le curé Gelet, la procession fut suivie par plus de 2 000 personnes, venues assister au retour de la Piéta dans sa maison. Sous un temps magnifique, le cortège parti de l’église paroissiale de La Clayette, remonta la grande rue pour aller à la chapelle Sainte-Avoye. Là-bas, quatre jeunes filles de la Congrégation de la Sainte-Vierge furent désignées pour porter la statue. Les noms de ces jeunes filles sont restés dans l’histoire paroissiale locale, il s’agissait de Marguerite Ducarre et Marcelle Garmier de La Clayette, Clotilde Lavenir et Joséphine Vernay, de Varennes-sous-Dun. La symbolique d’avoir à la fois des demoiselles de Varennes et de La Clayette ne nous échappe évidemment pas. A la sortie de la chapelle Sainte-Avoye, la statue, tenue par nos quatre protagonistes, reposait sur un brancard fleuri. Tout ce petit cortège avança ensuite, entouré de chants, jusqu’à la chapelle de la Croix-Bouthier, accueilli par un Salve Regina. Vinrent ensuite les discours de l’archiprêtre et du curé de Varennes, puis celui de l’Evêque. Celui-ci, citant le curé d’Ars, invita les paroissiens à « faire plaisir à la Sainte-Vierge » en venant la prier le plus souvent possible.  Il accorda aussi 50 jours d’indulgence à tous les fidèles qui viendrait visiter la chapelle.

 

            Malgré les travaux de 1926-1927, et l’enthousiasme de la population vis-à-vis de sa nouvelle chapelle, l’engouement fut de courte durée. En effet, assez vite, l’entretien de l’édifice ne fut plus réalisé et la situation redevint la même qu’avant. Autant à l’intérieur qu’à l’extérieur, la chapelle se dégradait de plus en plus rapidement. La famille De Noblet décida donc de se séparer de la chapelle Notre-Dame de Pitié, et, le 18 septembre 2015, elle fut cédée à la municipalité de Varennes-sous-Dun pour l’euro symbolique. Suite à cet achat, l’association des Amis de la Chapelle de la Croix-Bouthier (ACCB) fut créée, le 4 mars 2016, pour entretenir et, au final, faire revivre l’édifice. Depuis lors, de nombreux travaux et rénovations furent réalisés pour permettre à la chapelle de retrouver son lustre d’antan.

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